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Message  Warui & cie Jeu 24 Mar - 18:16

L'équipage favori du pays était revenu au bercail. Non sans mal. Michë était allé au port à dos de cheval. Il s'occupait des cargos à transporter. Keiko avait fait le plein d'énergie et planifiait ses prochains cours de magie, oui elle enseignait la magie. En plus d'essayer ses nouveaux plats de cuisine.

De son côté, notre capitaine s'était retiré dans son refuge personnel. Pas sa maison au centre-ville, pas les appartement familiaux au palais. En endroit emplis de fumée et de fer où le son du marteau congnait sans cesse comme une mélodie. Warui aimait écouter le marteau. Comme un battement de coeur, une pulsation. Kuroi avait besoin d'entretien aussi. L'épée lui avait clairement fait savoir son agacement de sentir les fissures sur sa lame. La Farïd avait donc entreprit de s'en occuper pour la faire taire. Bien sûr avec les gars affluant pour des armes magiques. Oh non... elle prenait une pause. Sa blessure guérissait lentement mais sûrement. Elle se demandait encore ce que c'était cet avertissement au large, près de Syhara. La présence d'Omlidois n'était pas rassurante non plus.

Elle en ferait part aux deux autres bientôt. Ce n'était pas si urgent à son goût. Elle avait vu pire. Warui cessa de taper Kuroi et s'essuya le front pour éponger la sueur qui lui tombait dans les yeux. Elle demandait un feu si chaud cette épée. Warui leva les yeux et posa la serviette sur le comptoir quand elle entendu des coups à la porte. Elle avait spécifié ne pas être dérangée. Qui osait un coup de poing dans la gueule cette fois-ci?
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Message  Niiz Ven 25 Mar - 22:58

Ses lèvres s'entr'ouvrirent sur un bâillement qui faillit lui décrocher la mâchoire. Il s'agissait-là d'un ultime signe de fatigue, passées la lourdeur de sa tête et la mollesse de ses membres gourds. Le vent pouvait être son plus cher allié – il n'en était pas moins qu'épuisée et les oreilles bourdonnantes, elle avait cru bon de passer outre.

Ç'avait été une bien fraîche niaiserie.

La petite farïd s'étira longuement, lançant des regards violetés à ses petits trésors, amassés çà et là: une pomme de pin, un large disque cerclé de fer, des touches de xylophone, carillons et baguettes de toutes sortes. De ces objets incongrus ou foutus que l'on aimait parfois à lui offrir. Même quand ça ne servait plus, Niiz y trouvait toujours un usage musical (qui fascinerait plus d'un musicien traditionnel).

Les sons.
Le silence.
Tout ustensile pouvait être utile – il suffisait de lui attribuer l'impression voulue, de l'en imprégner. Les percussions ne manquaient pas d'intérêt, mais les petits fétiches de notre Rose des Vents étaient les instruments à cordes. Grattée, frottées, frappées: ce qu'elle voulait extraire des fils tendus ou de la caisse de résonance ne se bornait qu'à son imagination. Les flûtes étaient plus délicates, mais plus faciles à transporter. Hélas, sur ce dernier point, les percussions étaient les grandes imbattables.

Une lueur d'un doré cotonneux vint chatouiller avec chaleur le bec de Fadwa. Éveillé, il gazouilla tout doux sur le rebord de la fenêtre. Dans un bruissement de petites plumes battues, il s'envola.

La tourelle. Si Nolshira avait aménagé sa chambre dans ce lieu à l'écart de la vie du château, c'était à la fois pour exprimer librement sa musicalité incomprise et pour ne plus avoir à se mêler aux descendants de feus des frères, des sœurs ou des grands amis: des ramages que la petite déesse ne cherchait plus à connaître (et, parfois – elle l'avouait – , entonner un petit d'air de sa voix de crécelle sans recevoir les compliments hypocrites de quelque page ou pour se jeter dans le vide et planer jusqu'à nulle-part).

Elle secoua la tête – une dizaine de petites tresses perlées s'entrechoquèrent; ses boucles d'oreille tintèrent dans un joyeux carillon. Ses dernières piquées lui avaient fait monter les larmes aux yeux. Auparavant, elles suffisaient à les lui protéger. Mais ses récentes petites baignades n'avaient pas favorisé leur apparition. Phénomène rare, mais qui serait peut-être amené à se répéter dans le temps. La farî'disæss aimait mieux être au summum de ses capacités en de tels cas. Cette idée en tête lui enleva toute envie de chercher de nouvelles harmoniques, comme de descendre à son atelier.

D'un geste, Niiz rafla pèlerine et gants à son passage; rajusta le tout dans la cage d'escalier. Un peu embarrassée par ses cheveux qu'elle n'avait pas pensé à attacher, elle traversa le palais en véritable flèche; salua une demi-douzaine de fidèles inconnus. Arrivée dehors, la petite femelle quitta les chemins gravillonnés pour couper à travers le gazon jusqu'à une dépendance fumante et plus bruyante que ne l'avait jamais été la petite en s'égosillant sur un quelconque air à la mode, sous les chutes. À sa façade brute de gros rocs sombres, on reconnaissait de ce bâtiment écartelé loin du château la petite touche de Warui. Comment allait-elle entrer? Sa tante avait bien précisé ne désirer aucun dérangement.

Sans plus réfléchir, Niiz profita d'un instant de silence pour cogner le heurtoir (sûrement forgé de la main de Warui, songea-t-elle). Au bruit de pas lourds et précipités qui s'en vinrent à sa rencontre, à la porte si violemment ouverte que les gonds s'en seraient détachés (si ce n'avait été l'œuvre de la forgeronne), le doute ne fut plus permis: oui, elle ne voulait vraiment pas être dérangée. Loin de se décomposer à cette affirmation, Nolshira contrefit la voix grasse et mielleuse d'un habitué.
    Bonjour. C'est le Sieur K.. Je suis ici pour affaires, et je compte bien ne pas partir les mains vides, ma petite dame!
Elle rit un peu, demanda à sa tante de ses nouvelles et s'extasia sur les dernières armes de hast encore rutilantes accrochées au mur.
    Pardon de te déranger, Warui, mais est-ce que tu aurais une paire de lunettes pour moi, s'il te plaît?’ elle sourit comme une petite nahiæl. ‘J'en ai pas spécialement besoin pour la soude, mais elles me seront plus pratiques en vol qu'un masque de soude!
Par pur respect, elle ne lui rapporta pas ses récentes découvertes sur l'eau de mer, consciente que cela rappellerait à l'incident au large.
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Message  Warui & cie Jeu 31 Mar - 20:16

C'était bien des cognements, ceux de son heurtoir. Warui reposa son marteau près de l'enclume. Sa fourrure était un peu noircie de saleté et certes trempée de sueur, après tout elle travaillait dans une fournaise. Elle se rendit presque en courant à la porte, visiblement irritée de l'intrusion dans son petit coin de paradis (Avec les armes d'allure démoniaques). Elle ouvrit violemment la porte pour voir une boule de fourrure noire devant elle. Non elle ne se calmapas pour autant. Elle avait les dents serrées et les sourcils froncés. La plaisanterie ne la fit pas rire, non.

"Eh ben moi j'suis la Reine des Fées et je te dit de foutre le camp!" répondit-elle à la blague de Niiz.

Preuve de sa mauvaise humeur. Eh oui. Warui pouvait être très méchante. Même avec sa famille. Elle prit de bonnes inspirations pour se calmer. Mais comme d'habitude malgré ses demandes... PERSONNE N'AVAIT L'INTELLIGENCE DE L'ÉCOUTER!!!!!! Encore une fois elle s'auto-félicita pour ses charnières. Au moins Niiz ne lui parla pas affaire dès le début. L'ingénieure avait lemérite de savoir comment l'approvoiser.

"Ma forge était pleine de poussière, j'ai plus rien à manger chez moi, ma cheville cicatrise lentement, je meurs de faim et Kuroi a besoin d'entretien. Ah et je planifiais aller voir Reina aussi"

Court et concret. Warui s'essuya le visage en écoutant la requête de Niiz. Des lunettes en surplus. La Déesse lui fit signe de rentrer et referma la porte derrière elles. Elle alla vérifier dans son atelier, derrière le comptoir tout en laissant Niiz admirer ses créations métalliques. Deux cents années d'expérience. Aucun feu ne brûlait. Kuroi demandant les flammes noires de Warui. Celle-ci prit son temps pour chercher et revint auprès de Niiz quelques minutes après.

"Les seules lunettes ici c'est les miennes. J'peux t'en faire si tu veux. C'est moins qu'une épée. Moins qu'entretenir Kuroi ça c'est sûr. T'as qu'à dessiner le design et je le fait pour toi à rabais"

Elle tendit une plume, de l'encre et des feuilles à Niiz. Rien n'était gratuit dans la forge de Warui.

"Les joutes auront lieu bientôt. Est-ce que tu penses venir? J'm'en passerais bien mais Reina et Seras insistent pour m'y trainer... oh en passant, quand Reina aura 17 ans elle risque de se frayer une place sur le bateau. Ça approche à grand pas... j'me souviens encore quand je changeait ses couches...."

Avec de la chance Reina n'arriverai dans cinq minutes en se plaignant que sa grand-mère n'était pas passée la voir en premier. L'adolescence...
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Message  Niiz Dim 3 Avr - 22:27

Affligée de devoir constater qu'elle n'eût nul besoin de mentionner l'incident pour subir la mauvaise humeur de la forgeronne, elle retira ses oreilles vers l'arrière. Ce reflex animal lui restait peut-être du besoin ancien de se protéger de trop forts éclats de voix.

Niiz n'était pas aussi têtue et cynique à terre qu'en mer ou dans les airs, goûtant chaque fois un peu mieux à son vertige. Cette petite déesse qui ne faisait prêtrise que par obligation ne manquait pourtant pas de bonne volonté quand il s'agissait d'adoucir les épines hérissées de sa tante. Elle la connaissait après les nombreuses années passées en sa compagnie, et ses éclats bourrus n'allaient pas en se rassérénant, les ans passant. La noiraude avait fini par apprendre qu'il valait mieux éviter de répondre sans avoir écouté comment évoluait les idées de Warui, au grand risque de voir des mots bien placés nous revenir en pleine figure sous la forme d'un poing, d'un marteau, ou d'un quelconque autre objet à proximité d'une main enragée. Il valait mieux éviter toute confrontation dans la forge, scindée du faisceau pâle apporté du dehors, dans lequel braises et poussières planaient, tantôt rouges, blanches ou noires. Faisceau qui disparu quand la porte se referma sur elle. Alors, dans la lueur froide des lames chauffées, Nolshira pu enfin constater une accalmie sur les traits de la farî'disæss. Elle se demanda alors si ce rais de lumière n'avait pas été l'inconvenante intrusion du réel dans son monde de coups et de fer.

Sans mot dire, la noiraude reçut encre et papier comme une note d'humour qu'elle devrait tout de même prendre au premier degré; au contraire du petit air las avec lequel Warui les lui prêta. Sa tante savait quand les yeux se faisaient admiratifs sur son travail, et l'on pouvait alors la sentir se gonfler de fierté méritée. Après coup, la saphirée se dirait que peut-être cette visite lui avait fait plaisir – sa nièce aurait tout aussi bien pu se rendre au marché au lieu de s'en venir la déranger.

Niiz eut un sourire.
Tout se payait parce que rien n'était offert de la famille royale. Pourtant, il aurait suffit d'en faire la demande et leur fame eût fait le reste.
    Au rabais? Tu veux dire prix des feuilles et de l'encre à 50%?
Sans pousser plus loin sa plaisanterie, elle pris appui là où elle était certaine de ne pas déranger: elle ne voulait rien de bien excentrique ni compliqué, pour ses lunettes. Quelques pièces détachées feraient l'affaire – un jeune inventeur omlidois en situation irrégulière lui avait envoyé un verre bien étrange dont elle testerait les spécificités. Manquant néanmoins de cuir, elle cru bon d'y faire mention de différentes mesures.
    Si tu veux, j'irai te chercher de quoi grailler.’ déclara-t-elle, le nez toujours sur son croquis. ‘Le marché est encore ouvert, et j'avais prévu d'y faire l'acquisition de plusieurs matières à étudier. Je suis prête à parier que certaines pierres d'entrave ne sont que des cailloux.
L'ingénieure leva soudain son museau maculé d'encre vers la forgeronne, persuadée d'avoir mal entendu. La surprise lui avait fait déraper sur le papier blanc et lisse, strié de plans.
    Attend... quoi? Notre Reina? La petite? Mais ça lui fait quel âge?
Il fallait dire que même si Niiz se désintéressait du monde comme de la famille royale, elle restait friande de jeux d'enfants. Elle en devenait parfois plus bambine que ceux même dont on lui laissait parfois la garde.
    La première nouvelle tête à nous rejoindre depuis bien deux siècles... Ah!
Elle soupira avec nostalgie, reprenant son ouvrage. Mais un léger sourire flottait cependant sur son visage quand la plume finit le tracer d'une ultime pièce. Une nouvelle tête. Ce devrait me changer, du moins, à bord, se dit-elle. Le Galion... Il n'y avait eu que sa famille la plus proche qui y avait eu accès, leur petit groupuscule qui faisait tout son microcosme. Petit monde hors du temps qui serait bientôt pénétré par une inconnue.

Elle n'avait jamais tellement fréquenté Reina. Ni ses parents. Après la mort des petits enfants de Christobal, Nolshira ne s'était plus sentit d'atomes crochus avec la famille royale. Peut-être parce qu'elle avait fait en sorte de s'en éloigner – elle inventait alors des excuses à son inhibition, à sa froideur. Elle ne tenait plus à souffrir. Elle ne voulait plus s'attacher. Pas pour revivre ces bonheurs éphémères qui cessent trop vite. Les enfants étaient différents, eux. Ils changeaient, se formaient. Et au fur et à mesure, elle s'en détachait comme d'amis imaginaires.

Une chose ne changeait pas au moins: c'était qu'elle n'y serait jamais indifférente.

Ils avaient beau se succéder, elle y restait sensible chaque fois de la même manière. C'étaient ses amis, qu'elle accompagnait parfois aux fêtes et manifestations religieuses. Ils l'aidaient à se socialiser, à la laisser conserver ne serait-ce qu'un maigre contact avec la réalité.
    Pourquoi tu te plains?’ s'interrogea-t-elle, naïve et curieuse. ‘J'assiste à chaque tournois. Ce n'est pas tant ce qui se passe sur la piste que dans les gradins qui est intéressant! Même s'il arrive qu'on se fasse parfois interpeller par des gusses qui veulent “combattre pour nos couleurs”...
Elle insista bien sur l'expression, se rappelant alors qu'il lui arrivait souvent d'oublier le “pour” et d'endosser ses propres couleurs pour aller mettre le prétendu impertinent au tapis. Elle s'interrogea sur ce qui pouvait bien motiver les souverains à réitérer, chaque année, cette désastreuse expérience en ne lui interdisant pas ad vitam toute entrée aux joutes.
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Message  Warui & cie Mer 6 Avr - 21:25

Warui laissa Niiz s'installer. Il y a avait même des chaises pour ceux qui désiraient rester. La Farïd Bleue retourna derrière le comptoir et recommença sa tâche. Elle prit une profonde inspiration et recracha ses flammes noires sur Kuroi dont la surface chauffée luisait de violet. Elle leva la tête et cessa de taper quand Niiz lui demanda si les fournitures étaient à rabais.

"Les lunettes sont à 50% de rabais. Tout dépendant de comment tu les veux ça prendra une journée ou deux. C'est plutôt tranquille alors je fais des décorations à la place"

Warui pointa une tête de dragon en guise de gouttière.

"Mais.... ma fierté métallique... je tiens à la montrer aux joutes. Cependant, juste pour toi, je fait une avant-première"

Elle s'épongea le front et se frotta le dos. Ce n'était pas son corps, mais celui d'une mortelle. Seras semblait dormir pour le moment. Elle dormait souvent ces dernières decennies. Niiz lui offrit d'aller lui chercher à manger au marché. À mention du mot 'marché' l'estomac de la Déesse se mit à grogner bruyamment.

" Ça serait apprécié. J'ai mangé un tranche de panche avec du beurre ce matin. J'ai plus de viande..."

Son estomac grogna de nouveau. Niiz leva brusquement la tête à la mention de Reina. Oui. Leur Reina. Oui la petite orpheline maintenant sous la tutelle des parents d'Amos.

"Ouais. Ma Reina. Mon arrière petite-fille qui doit bien approcher des 13 ans si c'est pas 15. J'ai pas compté son âge. Remarque Dresla est pire que moi. Elle ne connait pas le sien"

Reina qui prétendait s'ennuyer à attendre qu'ils reviennent de leurs voyages. Vrai. Depuis la restauration du vaisseau ils n'étaient qu'un petit groupe. Une famille. Cela allait faire une gros changement. Un jeunot à bord. Seuls eux cinq avaient le droit d'y monter, comptant Warui. La Déesse comptait bien trier les prétendants aussi. Son bébé méritait le meilleur.

"Ce sera l'occasion parfaite de socialiser avec ce que j'aurais pu être au même âge" se moqua Warui avec un sourire.

Elle finit de réparer les fissures sur Kuroi et la réaiguisa pour ensuite trancher un billot de bois d'un simple mouvement du poignet. Ensuite en la rengaina et alla chercher une chose caché sous du tissu noir.

"Bon! Et voici ma surprise pour les joutes! En avant-première, laisse-moi te présenter l'armure du Chevalier Renard de Nascarian!"

Warui enleva le tissu et dévoila son projet de plusieures années: Une armure noire, mince, visiblement féminine, avec délicats motifs nuancés violets telles de minces rayures de tigre, aux pieds et mains griffés et le casque ressemblant de beaucoup à la tête de Warui quand celle-ci prenait sa forme divine, renforcant l'impression de supériorité, de domination, de grâce et démoniaque à la fois. Même les Gardes Impériaux n'avaient pas aussi tape-à-l'oeil!
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Message  Niiz Dim 24 Avr - 20:27

La petiote s'illumina d'un sourire amusé. Même si Warui s'était vite désintéressée des joutes (grâce à laquelle l'on s'était bien vite aperçu que moins il y avait de règles, plus la courtoisie entre participants en virait proportionnellement à la guimauve) elle attachait une importance toute particulière à son paraître. Peut-être pensait-elle ainsi envoyer des messages subliminaux aux chevaliers – mais certains cas étaient bien trop désespérants pour n'être guéris que par messages, même “supliminaux”; la noblesse n'avait pas perdu de temps pour se rouiller.

La déception qui accompagnait un tel constat lui pinçait le cœur. Elle, eux, tous ceux qui sentaient encore le champ de bataille sous leurs pas se blessaient la rétine à ces tristes œillades.

Parfois, l'on souhaiterait fermer les yeux – se faire passer pour aveugle jusqu'à l'être.
Si l'on ne trouvait pas de semblable.

Alors elle sourit à Warui, hocha le chef.
    ‘Je verrais ce que je pourrai rapporter.’ lui assura-t-elle. ‘Et pour son âge – à Dresla, je veux dire – je pense que tout le monde cesserait de compter les ans quand plus rien ne le retient temporellement.
On sentait au ton de la petite signeuse qu'elle ne comptait peut-être plus que les décennies si ce n'étaient les siècles. Une bouffée chaleureuse d'intense allégresse se prit néanmoins dans le piège de ses côtes et la submergea toute entière à la simple image des petits qui l'attendaient. L'adorable petite Flor qui ouvrait un regard immense à la vue d'un simple petit ruban; le tout jeune mais brave petit Nube qui même si calme pouvait parfois l'effrayer à ses jeux dangereux. Niiz les aimait tant tous deux, ses petits trésors. Avec une forme d'inconscience, elle les imagina à ses côtés lors de pillages, sur le Galion. Désir éphémère vite balayé par un semblant d'instinct maternel: elle voulait les voir heureux, et ne pensait cela possible que s'ils étaient en sûreté.

Comme Warui avec Reina, la noiraude se mit à se comparer en songe à ses petiots: comme elle, de petits orphelins; mais eux ne seraient pas sous la tutelle de quelqu'un d'aussi juste que l'avait été Arielle pour elle; eux seraient à l'abri des yeux indiscrets, des commérages et des quolibets. Mais elle ressentit une certaine peine à l'idée qu'elle ne pourrait jamais leur rendre leur famille; qu'elle ne pourrait jamais leur offrir un château avec ses revenus incertains d'ingénieure; qu'elle ne remplacerait jamais une mère. Quand leurs yeux se braquaient sur elle, c'était sur tata Zémi qu'ils les fixaient. Pas sur Ma'Niiz. Elle ne serait jamais Ma'Niiz, leur tata Zémi qui s'habillait des couleurs des enfants; leur tata Zémi qui jouait et qui veillait. Celle qui n'avait pas le temps de promettre.

Elle ne serait jamais Ma'Niiz.

Et cette idée navra un peu son sourire... Jusqu'à ce qu'elle la vit: noire, brillante, excentrique et magnifique. Sa stupéfaction voulut s'échapper d'entre ses lèvres par une onomatopée admirative. Elle y fut lisible mais inaudible: ses idées s'étaient mêlées dans un grand fatras de fascination. La farïd fuligineuse s'approcha comme une ombre de la pièce merveilleusement ouvragée, mains tendues mais hésitantes quant à la toucher.
    Mais... mais Warui! Enfin!’ souffla-t-elle avant de se tourner vers l'intéressée. ‘Ne me dis pas que tu vas la porter! Elle est magnifique! Celle-là, ce n'est plus une pièce de collection; c'est une véritable œuvre d'art!
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Message  Warui & cie Jeu 28 Avr - 22:29

"Un steak serait très apprécié..."

Niiz avait raison pour Dresla... son aînée avait vécu presque 4000 ans. Dresla avait perdu le compte. Elle essayait encore mais sans calendrier chez les Dieux en plus... son seul repère était Warui qui parfois jetait un coup d'oeil aux archives en s'empêchant de dormir.

"Moi-même j'ai de la difficulté. Pas... pas que je suis paresseuse mais... on est immortels... je ne souviens plus depuis quand je suis pirate... ça doit faire un moment, ma tête vaut 30 millions à Fabulya"

Les années... les décennies... les siècles... 200 ans... déjà? Quand Warui regardait le thrône elle y voyait Arielle et Cirrus. Quand elle regardait les étendues sauvages elle revoyait la Forêt. Quand elle se regardait dans un mirroir il lui arrivait de revoir son ancien corps... quand elle regardait ses mains.... Ses enfants... ils étaient des bébés.. elle les revoyait encore petits, frêles... 200 ans... Warui baissa le regard, repensant à tout ce qui était arrivé. Et, inévitablement, ses pensées la menèrent vers Shao et Caberon. Elle serra les dents. Elle ne pouvait rien faire pour eux. Ni pour les parents de Reina. Pour Reina elle était 'Maman' malgré tout. Et...

... Seras... Warui repensa à la petite Princesse qui courrait dans les couloirs en cmpagnie de Reina et d'Amos. Seras deuxième du nom... sa fille... Elle mit sa main contre sa poitrine, serrant le poing. Seras... si seulement elle avait une vie plus tranquille aurait pu la garder... l'aurait-elle gardée?

La réaction de Niiz à son armure lui fit reprendre le sens des réalités. Elle retrouva le sourire, amusée de voir sa nièce s'émerveillée devant son travail. Une oeuvre d'art.... Warui jeta un coup d'oeil à Kuroi. Pas aussi magnifique mais tout aussi imposante.

"Oui je la porte aux joutes. Eh.... les membres royaux ne participent pas... Arielle a déjà voulu y participer mais la grossesse de Wellan et Wycia l'a empêchée. De plus, on verra. Si le vainqueur chiale je l'affronte en personne. Et puis... le Chevalier Renard dois bien avoir une armure à la hauteur de son rang!"

Warui recouvrit l'oeuvre d'art et alla se chercher un verre sous son comptoir. Ce qui lui fit penser quand elle vit que celle-ci était vide:

"Ah vrai... on a un nouveau bout d'chou sous les ordres de Michë sur le bateau. Un vagabond du nom de Sly qui vivait dans la rue. je me suis que lui offrir une vie serait pas si mal"
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Message  Niiz Sam 30 Avr - 8:06

Je suis figée dans la contemplation du damas moiré, fin comme des volutes. Les doux reflets m'appellent presque: la tentation de les suivre du bout des doigts est intenable. La matière travaillée avec élégance me mesmérise; je ne peux m'exaucer qu'à demi en observant leur chemin s'ouvrir et se fermer au fil de l'imagination de l'auteure et profite de leurs boucles, coins et ramifications. L'armure noire veinée de mauve hypnotise comme un étrange animal.

J'acquiesce aux mots, mais je ne les entends pas: je suis déjà loin, très loin. Une maigre part de moi-même a eu le bon sens de rester parfaitement consciente aux propos de Warui, car je me sens sourire. Les joutes... Elle compte bien y faire jouer ses titres et ses lames malgré l'impossibilité de faire participer un concurrent royal. Je sais que ce n'est pas tant le concours que le combat qui séduit Warui – la première occasion sera la bonne.

Je m'apprête à lui répondre, me retournant, que je vois son air et sa posture. Moins forte sûrement que quelques instants auparavant, mais la souffrance se lisait encore en filigranes sur ces restes d'attitude. Je sens mon sourire se décomposer bien malgré moi: ses traits sont lourds. Je ne sais pas ce qui la torture à se point. Ce virement d'humeur me trouble. Mes yeux l'interrogent, mais les mains de la forgeronne recouvrirent d'un même drap l'armure et toute discussion à ce sujet. Alors je feins un rire, suis le mouvent: je m'étonne du bas prix de sa tête et clame les soldes. Après quoi j'ajoute que je regarde bien peut nos mises à prix tant mon pseudonyme peut être suivit de motifs fallacieux, moindres à ceux omis. Pendant que j'organise mes feuillets, range mes affaires, je l'entends fouiller son bar. Le tintement des verres entre-eux, leur frottement contre le bois sont suivis d'un bref silence au cours duquel (je présume) la farïd ne dut constater du vide. Il doit être curieux de ne trouver que des placards creux où s'est accumulée la poussière des semaines.

Sans prévenir, les mots qu'elle laisse choir glissent un grain de sable dans mon mécanisme embrumé. Déjà, je me ternis. Un nouveau? Oui. Un nouveau matelot. À bord. Sur notre petite entreprise familiale. Un simple petit vagabond. Mon prime grondement se mue en soupir: c'est généreux de la part de Warui. Répondre à un tel acte par un peu de ma mauvaise humeur, c'est remettre en question cette atypique générosité. Tout le monde n'embauche pas un petit Sybalien dans le besoin et ne lui permet pas d'entretenir le fruit de plusieurs vies en toute gratuité. Et Warui n'est pas tout le monde. Elle est bien plus sévère. Alors je me force un sourire, mais la tension qu'il installe est presque palpable. J'eus mieux fait de garder cette petite hypocrisie pour moi.
    Et quel est-il? C'est un be'arla, un farïd? Un ami?’ je ne me fais pas d'illusions sur cette dernière question. ‘S'il est capable, il s'intégrera facilement.’ conclus-je sans conviction.
Je me sens trahie par cette intrusion, mais je dois rester redevable au fait que je n'aurai pas à subir cette mauvaise surprise. Et garder à l'esprit que, peu importe le temps, je reste moi-même une pièce rapportée. Ce n'est pas pour autant que la tournure d'interrogatoire que prend mon ton est grée de se tarir.
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Message  Warui & cie Dim 1 Mai - 15:05

C'était avec dépit que Warui fouilla sous son comptoir. Pas une bouteille pleine... même pas un fond non plus. Le jeune lui avait bien ramené sa dernière. Elle pouvait toujours aller fouiner dans le château pour e chiper dans le cellier mais les domestiques, malgré son rang, trouvaient le courage de la sermonner et parfois la menaçaient de le dire à Goldor. Bien que Rouna soit Reine et donc dirigeante du Royaume, Goldor avait l'âme d'un chef (Il tenait sûrement ça de Dresla ou d'Arielle) et Goldor n'était pas toujours contents des méfaits de sa tante. Il fermait les yeux quand ça arrivait mais Warui voyait qu'il aimait bien lui rappeler quand royalement, elle n'était qu'une Princesse.

Son dos l'élançait légèrement, sans doute trop d'effort et pas assez de repos. Elle avait un peu la tête ailleurs et dormait difficilement. C'est avec une mine déçue qu'elle refit surface en soupirant, la queue tombat mollement sur le plancher qui avait besoin d'être nettoyé. D'ailleurs, tout ici avait besoin d'être nettoyé.

Warui sentit l'humeur de Niiz s'assombrir à la mention du nouveau. Son aura avait changé. C'était trop visible à ses yeux. La Déesse passa machinalement un linge sur son comptoir, répondant à sa nièce bien-aimée:

"Un ptit Farïd Rouge, un jeune de même pas 25 ans. Un Magicano de l'Eau. Donc les mêmes bases que moi... je vais me charger de lui apparendre à se battre et maitriser sa magie. Un jeune sans histoire, vagabond des rues... il..."

La Farïd prit une pause, perdue dans ses pensées. Elle avait cessé de bouger.

"Il me rappelle Maman... Maman aussi à été à la rue avant que Mamie et Papy ne la prennent sous leur aile et l'éduque... je sais pas pourquoi... j'ai juste... j'ai juste pensé que... je pouvais pas le laisser là... je sais ce que c'est de vivre dans les rues moi aussi..."

Triste période lointaine... mais la cicatrice était encore là...
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Message  Niiz Dim 1 Mai - 18:13

La déception creuse un abîme au fond de mon être. Je ne sens plus ni sol sous mes pattes; ni vêtements sur mon corps; ni même la résistance que fait habituellement l'air sur mes membres. Cette nouvelle me perd, m'embrouille. Je ne suis plus même capable de me situer dans la pièce. J'apaise ma fébrilité et mon déséquilibre en me détournant de Warui; concentre mon entière attention sur un objet quelconque. Des pinces de forge, peut-être – je n'en ai que faire, ne reconnais que le contact froid de la ferraille. Le long des branches, je laisse glisser la pulpe de mes doigts; mes mains tremblent.

Puis se crispent.

La seconde qui suivit le mot haï s'étire; s'étend; s'éternise. Je me sens figée dans une longue chute au cours de laquelle mon cœur se serait arrêté de battre. Mon souffle s'est glacé dans ma poitrine, obstrue ma voix. L'air me manque et m'étouffe; et cependant que le temps recouvre son cours normal, mes pulsations s'accélèrent, m'étourdissent. Je m'étrangle à demi: les souvenirs m'ont prise à la gorge. Sous la fourrure, mes phalanges ont blanchi. J'ai les poings si serrés sur les pinces que je m'entame les paumes. Et malgré ces crampes volontaires, je n'arrive pas à cesser ces secousses. Ces horribles secousses qui m'agitent et me font honte. Ce que je peux les avoir en horreur! Je les déteste!

Ce souffle retenu dans ma gorge par une apnée involontaire, ce sanglot douloureux commence à me ronger de l'intérieur. C'est un feu de peine qui me dévore. Et me pèse. J'ai beau me battre, je sais que viendra un moment où je ne pourrai plus que rendre les armes.

Sombre, visage bas, des mots s'échappent bien malgré moi d'entre mes lèvres.
    Et tu vas ramasser toutes les loques qui sont sur le bas-côté de la route, ainsi?
Les mots sont un souffle, presque murmuré, mais distincts. Terriblement tranchants. Je ne peux retenir ce flot de haine qui coule comme une rivière hors de ma bouche. Je n'arrive plus ne serait-ce qu'à en avoir le désir: cela me fait tant de bien. Toute cette pression qui part.
    Sur ce simple prétexte (je crache ce mot, frappe chaque consonne) tu vas nous faire recueillir toutes les petites ordures qui traînent leurs misères derrière-elles? Et qu'est-ce que tu nous demanderas, après? De nous aplatir devant elles, de leur servi de tapis parce qu'elles “auraient pu être toi”? Tu n'en as pas le droit...
Ces derniers mots vibrent sur un tremolo de rire jaune. Ils sont les seuls que je susurre. Ma voix gronde, basse. Une vive chaleur s'est emparée de mon torse. dire toutes ces choses (dont je ne pense pas un mot) me détend. Je ne veux que blesser. Faire mal comme j'ai mal. Je ne crie pas, je ne hurle pas, mais mes paroles portent. Elles sont fortes, tirent mon ton vers des notes graves. On sent que chaque son brûle sous quelque venin.

Mais ce venin déborde. Je ne cherche plus ce que je vais dire: je ne suis plus maîtresse de ma rage; celle-ci me brûle et me possède avec fureur. J'ai lâché la pince – presque jeté – et l'ai laissée choir pour m'agripper les bras.
    Tu n'as pas le droit de dire ça! TU N'EN A PAS LE DROIT, tu m'entends! Cette saleté n'est pas de la famille! Tu n'as pas le droit de le comparer à Arie! Pas à ma famille!
Ma voix se brise sur ce mot.
Mon cœur me fait si mal...
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Message  Warui & cie Dim 1 Mai - 18:38

Warui aurait du prévoir que Niiz serait de mauvaise humeur. Les tourment de son auras s'agitaient furieusement comme des flammes balayées par le vent. Et Warui était ce vent. La Déesse regarda sa Boussole réprimer son souffle, immobile, tendue... en colère... Ignorant si elle devait rester à sa place ou tenter de la calmer, elle ne fit rien. D'ordinaire, c'était elle qui se mettait en colère et les autres qui réagissaient. Elle n'avait fait que dire ses impressions, ses pensées.

Elle était immobile de stupeur. C'était la haine dans les paroles de Niiz qui la paralysait. Elle n'avait jamais senti tant de haine, pas même Axias et Azera, pas même Dresla envers Sombros... C'était nouveau pour elle. Niiz insultait le bleu de l'équipage sans le connaître, sans savoir. C'était sa remarque sur les ordures qui la piqua au mauvais endroit. Ordures... Conservant son calme, Warui sentait l'envie de meurtre lui monter le long du dos. Elle tremblait elle aussi des mains pas de colère. Elle ne pouvait se laisser aller ici. Elle devait se contrôler. Les émotions fortes de gens, leur odeur, leur aura, toute ces petites choses avaient pour effet d,avoir un impact sur sa propre santé mentale à savoir: si un type avec l'envie se pointait devant elle il risquait de finir en viande hâchée pour avoir éveillé sa pulsion.

Pas le droit... pas le droit? Les rayures de Warui commençaient à s'étendre sur son corps, la moitié, et son oeil rouge était fendu en deux. Même ses canines s'étaient acérées et son corps fumait.

"Pas le droit... pas le droit... grondait-elle dans sa gorge comme un fauve. PAS LE DROIT TU DIS?? hurla-t-elle en déchainant son aura qui rendait l'air brûlant et nauséanbond.

Il y avait des courants d'airs tournoyant dans la place qui les brûlaient presque.

"ALORS COMME ÇA J'AI PAS LE DROIT DE LE COMPARER? T'EN SAIS QUOI? T'EN SAIS QUOIIIII? T'AS VÉCU DANS D'LA GLACE! ET MÊME BÉBÉ ARIE T'AS ÉLEVÉE! ET M'MAN! M'MAN A PASSÉ 15 ANS DANS LES RUES À SE BATTRE POUR UN BOUT DE PAIN TOUS LES OURS POUR PAS CREVER DE FAIM! ET ARIE! ON A PASSÉ DES MOIS ENCORE DES GAMINES A SE SOÛLER POUR OUBLIER! ET ON A PASSÉ TROIS ANS À CREVER DE FAIM À NELTA! À SE FAIRE BATTRE COMME DES CHIENS! J'AI PAS LE DROIT? J'AI PAS LE DROIT DE DONNER UNE VIE À QUELQU'UN? UN GAMIN QUI VEUT SEULEMENT MANGER TROIS PLATS PAR JOUR ET AVOIR UN TOIT OÙ DORMIR! TU SAIS PAS CE QUE C'EST! ET POUR LES ORDURES, JE TE RAPELLE QUE JE SUIS PAS MIEUX! J'AI PAS LE DROIT? ET TOI? DE QUEL DROIT TU ME DIS ÇA? IL EST PAS DE LA FAMILLE ET ALORS? T'ES MIEUX? RÉPONDS-MOI NOLSHIRA ZÉMORA! T'ES MIEUX? RÉPONDS!"

Warui s'était emportée. On pouvait voir son aura former un immense renard noir au-dessus d'elle. Niiz venait de l'enrager et elle ne se calmerait pas de sitôt...
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Message  Niiz Dim 1 Mai - 22:21

Quelque chose s'est brisée dans les yeux de Warui. Elle s'était redressée avec un calme qui surpasse ma colère dans sa froideur. Calme. L'air s'alourdit tant et tellement que je pourrais le trancher au couteau; un courant acide s'y élève et stagne, énergie statique. Je sens mes muscles s'y raidir. Sans insulter la déesse, je l'ai blessée. Je n'ai crié qu'à balles perdues, en aveugle, et celles-ci ont finalement plombé ses ailes. Un parterre de fierté croit et éclot en moi; il y répands un parfum sadique qui sans m'apaiser me procure consolation. Mâchoires serrées, je lève vers elle le menton, la regarde dans les yeux, elle qui me fait face. La femelle voulait frapper, répondre à la provocation. Qu'elle fasse! Qu'elle me tue! Va, égorge-moi! Venge-moi de moi-même! Qu'importe!

Qu'importe.

Sur ses bras, sa figure, les rayures commencent à se graver. D'abord sous une fine moire de fourrure bleutée; jusqu'à ce qu'elles n'en soit dévorée. La rage ne fait qu'entamer la combustion de Warui par le feu de la Bête. Je n'entrevois que tout cela: une crainte ancienne semble s'être lovée dans le creux de mon ventre tandis que je plante mon regard dans le sien, fendu de deux pupilles noires, fines comme des lames. Je n'y ploie pas. Les canaux de l'ire se creusent sur son museau. Je n'y ploie pas. Soudain ses crocs se découvrent: la voici à s'emporter. Elle ne crie pas, ne gronde pas: elle rugit. Le tonnerre me frappe: l'électricité environnante n'est plus statique, mais agitée de profondes lames de fond. Je la subis; je n'y ploie pas. Trop fière pour battre la chamade; assez folle pour faire voler dragon.

Et chaque mot qu'elle ajoute renforce cette haine qui germe en moi; et chaque point passé y fait naître une branche; et ce cauchemar m'occupe et m'obsède. Je vais éclater, ou je vais mourir. Tant je me contient, la poussière qui m'orbelle s'élève. J'éclaterais que cette pièce me suivrait.
    Ce que j'en sais! Ha! Ce que j'en sais, oui!’ ris-je, au bord de l'implosion. ‘Or*, la misère se repaît de doleur** gens qui n'ont plus la force de se traîner tant elle les amaladit! Or et or! Doleur et doleur! Qu'est-ce que t'optes***? Qu'un les sauvera tous? Ils sont morts, MORTS! Tout ce que tu fais en retirant ce petit déchet de la rue, c'est de l'empêcher d'y POURRIR!
La chaleur s'abat sur moi comme un coup porté à la nuque. Je n'arrive pas à me reprendre, à me sortir de cette spirale dans laquelle je m'enfonce: je ne le souhaite tout simplement plus. Peu importe ce que nous nous écrions: nos voix se perdent l'une dans l'autre, et aucune ne cède la parole à l'autre pour peu qu'elle ait un mot à dire encore. Rien n'est plus comprit dans cet échange oragé. Rien. Sauf ça.

Un temps me voici tétanisée, insensible: le vide seul a tout balayé. Mes yeux s'embuent, me démangent. C'est mon impuissance qui s'en vient ranimer ma haine. Je ne suis donc rien! Moins que Lui, moins que cette erreur! Moins que ce parasite, ce germe! Ce traître! Ce que j'y répond! Le regard dont je défigure la farïd est noir. Je lui crache au visage. C'est – aé! – tout ce que j'y puis répondre avant que ne me saisissent de nouveaux tremblements, que ne me reviennent les pulsations.
    Moi, au moins, Warui Sylthina, sale putain, je n'ai pas attenté à la vie des enfants qu'il te reste.’
_________________
*de nos jours; en tout temps. “Or et or”: hier et demain; pour toujours.
**beaucoup de. “Doleur et doleur”: tant et toujours plus.
***“opter” dans le sens de souhaiter. Jeu sur les deux sens.
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Message  Warui & cie Jeu 5 Mai - 18:11

La respiration de Warui se faisait rauque, elle se contenait à peine. Si elle relâchait tout en un instant il ne restait plus rien de la bâtisse ni même des dizaines de mètres de verdure l'entourant, seulement un sol noir où rien ne pousserait. Niiz la poussait encore plus, lui répliquait. Que dire en retour? Warui n'entendait plus que le bruit de l'ouragan qui tournait en rond dans la pièce. Alors c'était comme ça? Elle l'avait seulement sorti de là pour l'empêcher d'y pourrir? Alors on avait sorti Maman de là pour l'empêcher d'y pourrir? Maman était un déchet elle aussi! Les rayures la recouvrait complètement et sa fourrure se noircissait et fumait. Personne... personne n'insultait Maman... personne... pas même sa nièce! Se moquant complètement de son comptoir, elle serrait les poings et le griffant et ses membres tremblaient.

Puis Niiz dit les mots qui la firent éclater. Sale putain... elle revit le visage de Seras, sa petite Seras qu'elle avait abandonnée le lendemain même de sa naissance. Une putain... elle ne pouvait le nier... n'importe qui faisait l'affaire. Mais quand sa nièce lui rappela ce qui s'était passé sur le bateau, Warui se recouvrit son acide noir et bondit par-deussus le comptoir, le renversant, pour attraper Niiz par le cou et lui balancer un coup de poing dans la figure. C'en était assez! Elle voulait la tuer! Elle la plaqua au sol et commença à la frapper sans s'arrêter, chaque coup augmentant sa rage de plus en plus. Il n'y avait plus rien qui traversait son esprit c'était vide, vide de pensée, vide de logique... vide de remords. Les coups se distancèrent, se firent moins rapides, plus lents et finirent par cesser. Warui s'écarta de Niiz, brûlant l'atmosphère. Elle n'en avait pas assez... ses pulsions n'étaient pas tombées... il lui en fallait plus... c'était un miracle qu'elle ait même cessé de frapper Nolshira dont elle lui tourna le dos.

"Mama... Mama neni söcha... Mama neni söcha... Nikoro... Nikoro dira Mama si söcha!"(Maman... Maman est pas un déchet... Maman est pas un déchet... Jamais... Jamais dire que Maman est un déchet!)

Maman n'était pas une moins que rien... Maman... Maman était douce... douée... compatissante... Maman avait été aimée et respectée même si elle avait eu de la difficulté à contrôler Arielle durant leur jeunesse. Warui retourna derrière son comptoir et s'y accroupit. Maman... Maman pardonnes-moi... je voulais pas frapper Niiz... je voulais pas... elle a fait exprès... Niiz a fait exprès... l'enveloppe d'acide se dissipa. On pouvait voir Warui pleurer silencieusement. Elle voulait pas mettre Niiz en colère, elle voulait pas frapper Niiz... elle voulait juste... aider quelqu'un...
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Message  Niiz Lun 9 Mai - 20:16

Je l'ai vue égratigner le bar: ses griffes s'y enfonçaient avec une aisance proche du ridicule, elles y creusaient de profonds sillons comme dans un beurre roux qui s'échardait aux bords de ses chemins. Mon attitude l'a choquée au point de la faire taire: tout ce que j'espérais de ce flot injurieux. Mais je suis allée trop loin; les limites étaient déjà renversées quand j'achevais ma première vague. La seconde pouvait sonner mon glas.

Et pourtant, je l'ai dite.
En parfaite connaissance de cause, alors que j'ai évité tout sous-entendu à mon entrée ici — Ciel! ce que cet instant me paraît lointain! Dix minutes ne m'en séparent pas, et je croirais pourtant à des jours, des ans — des jamais: car jamais je n'ai ainsi hurlé ou insulté lorsqu'était impliquée Maman, Warui ou quiconque qui était alors de mes proches. Rares ont été les concernés, et quand ma tante se jette sur moi, je ne suis pas surprise: j'ai déjà été battue pour la même raison: pour ce mauvais esprit.

Je n'ai qu'un pas d'un recul terrorisé. Je sais que je vais m'effondrer, que même si je le souhaitais je ne pourrai pas fuir. Alors je m'effondre; elle me plaque à terre; je ne peux pas fuir. Je sais que l'acide la recouvre: je ne l'ai pas vu venir, mais je le sens maintenant me brûler les chaires là où elle pèse — mon torse et l'une de mes cuisses d'abord, puis après plusieurs coups, elle change ses appuis pour une épaule et l'abdomen. Les mêmes degrés sont passés par chacun de ces points, hormis ma cuisse qui est la plus touchée: elle est la moins protégée, mon vêtement s'arrêtant tout juste plus haut. Alors qu'ici la douleur est de suite assez vive pour m'arracher une plainte, les autres points sentent premièrement la combustion du coton qui les couvrait. L'odeur qui accompagne ces trois degrés (le coton, la fourrure puis les chaires) me retourne. Vient un moment où les coups (dont l'impact aigu perdure, plus sourd, comme en échos, sur une plus large surface) joints à cette impression m'étourdissent tant que je ne peux plus protester.

Le goût du sang dans la bouche; son odeur dans le museau; je sens toujours cette grêle qui s'abat. Mes muscles et mes os me font maux; me pèsent. Tout ralentit, puis s'achève. Je me retrouve recroquevillée à ses pattes quand enfin elle se lève. Un réflexe animal me pousse à reculer sitôt que je la sens s'éloigner.

Prostrée contre le mur, le visage contre mes genoux, les mains sur ma tête et ma queue entourant mon corps je n'ose plus le moindre geste ni la moindre plainte: j'ai peur que mon prochain souffle ne me la fasse revenir; que ce prochain souffle soit mon dernier. Mon cœur tambourine à mes tempes. J'ai peur. J'ai affreusement peur. Un sanglot me secoue, m'étouffe puis il l'emporte sur moi: je le laisse s'échapper. Warui murmure, plus loin: elle parle de Ma'Alliéa. Allie... son image fait naître de nouvelles larmes. L'ai-je insultée elle aussi? L'ai-je mêlée à des mots et à une haine qui ne la concernait pas? Qu'avais-je fais par sa faute? Que m'a-t-il fait faire? Par sa faute, j'ai été mauvaise. Il m'a faite comme elle.

Qu'est-ce que j'ai fait?
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Message  Warui & cie Mar 10 Mai - 18:29

Warui aurait pu se retenir. Si elle avait pensé se calmer et laisser la hargne de Niiz lui glisser dessus elle aurait pu rester à sa place et ne rien répliquer, ne pas la frapper. La Farïd Bleue restait accroupie derrière le comptoir tombé, les jambes contre sa poitrine et sa queue l'entourant. Maman... La seule lumière les éclairant était celle des braises qui mourraient. C'était sombre. Warui tremblait, ne pouvait s'en empêcher. Niiz avait éveillé la Bête et la Bête voulait sortir. Warui avait accepté d'être un monstre aux yeux des autres. Elle avait accepté que cette part d'elle n'en ferait qu'à sa tête. Et depuis, elle gardait un semblant de contrôle pour le cacher au peuple. La Famille Royale elle-même étouffait les rumeurs afin que le peuple ne se révolte pas contre Warui. Dresla n'avait rien dit en partant mais Arielle leur avait soufflé un mot des pensées de Dresla. La Déesse elle-même voulait qe Warui reste sur Févlia pour s'en occuper, le protéger de menaces potentielles. Dresla elle-même avec ordonné à ce qu'on protège Warui. Et Warui parfois avait l'impression qu'elle n'était que problème. Seras junior en était la preuve à ses yeux. Elle se mordillait le pouce en pensant à sa fille. Elle ne pouvait pas la garder avec elle. Arielle avait une aura calmante, Shao l'apasait aussi... sans eux elle était la Bête.

Niiz se recroquevillait dans un coin, le plus loin possible. Ça se pouvait pas. Elles étaient ensembles depuis seulement dix minutes et déjà ça tournait au drame. Elle se maudissait d'être aussi incompétente en relations familiales. Elle ne voulait retourner auprès de Niiz, ignorant comment agir et comment se faire pardonner. Mais elle voulait la rejoindre pour ne pas être seule, elle ne voulait pas être seule. Chaque nuit elle étit seule dans son lit, dans sa forge et chez elle. Warui n'aimait pas la solitude. Elle en avait déjà souffert. De son ombre apparu une petite renarde noire aux yeux violets qui la fixait. Sans poser le moindre geste ou émettre le moindre son, Warui l'envoya vers Niiz. La petite bête marchait sans le moindre bruit et s'arrêta devant la Farîd Noire. La renarde s'assied sur le plancher, la regardant. À son cou, les lunettes de Warui. L'animal, Raine de son nom, ne bougeait pas, attendant que Niiz prenne l'objet à son cou, comme un chien docile. Attaché aux lunettes, un petit morceau de papier et un mot gribouillé:

Sarr
(Désolée)
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Message  Niiz Mer 11 Mai - 20:55

Les murmures cessent. Et si elle s'approchait? Si elle revenait? Je me serre plus profondément dans mon coin, effarée: elle reviendra. Elle revient. J'ai mal, je me suis tue — et si cela ne lui suffit pas? J'en ai eu assez. Je regrette, je regrette tellement. Par pitié, ne me fais plus rien. Mes muscles se tendent; mes bras protègent ma tête; j'aimerais disparaître. Comme il serait aisé de m'arracher ces maigres défenses. Il suffirait de si peu pour m'abattre. Je me sens trembler, les pleurs reviennent. Je ne peux pas l'empêcher — cette réaction est nerveuse: ce n'est pas ma faute. Je n'ai rien fais.

Je n'ai rien fait.

Et si j'avais fait quelque chose? Qu'est-ce que ça aurait changé? Quand bien même il me serait arrivé ce qui avait happé une autre, tout aurait été différent; tout aurait été tellement plus simple. Tout aurait été réglé. Et ce depuis longtemps. Tendue dans l'attente, lourde d'appréhension, je commence à me balancer. D'avant en arrière. D'arrière en avant. Encore et encore. Ce mouvement me berce, m'apaise. Comme un chat blessé, je me met à ronronner. Bas. Si bas que je m'entends à peine dans le silence. Ce silence de mort. Il plane, vole bas comme les hirondelles avant l'orage; une ombre noire sur les pavés des villes et des routes. Il bourdonne à mes tympans; le voilà qui ronronne, tout bas — comme moi. Il me mime mais est plus fort. Le roulement qui l'accompagnait, chœur rythmé de mon cœur, s'apaise. Ralentit.

Mais rien ne vient.

Tout en continuant de me bercer, je trouve le courage de lever mon museau. J'appuie mon menton sur mes genoux, les entoure de mes bras. D'abord, je ne voie rien — rien d'autre que les ténèbres, comme une tache noire dans mon centre visuel: c'est un vide qui a remplacé le bar, le sol, le mur du fond et les ustensiles —; puis les larmes s'effacent, la vue se fait plus précise. Quand enfin une silhouette se découpe clairement, je suis prise de sursauts. Je reconnais un renard; je reconnais Raina. Terrorisée, je tente de me reculer. Vain! Vain effort. Je suis piégée, au bas du mur. Je n'arrive qu'à me faire mal: j'ai l'impression que l'acide est toujours sur ma cuisse; que mon épaule s'est démise. J'en gémis. J'en étouffe une plainte. Puis un sanglot qui me secoue toute entière. La panique cède sa place à l'abandon. S'il le faut... s'il le faut tellement... Ai-je vraiment le choix? C'est injuste. C'est tellement injuste.

Je jure de guérir.
Je jure d'avouer.

Ce n'est pas ce que souhaite Raina. Elle est paisible, paraît attendre. À son cou pendent des lunettes. Des lunettes de soude. Ce sont celles de Warui. J'aimerais être confiante, j'aimerais pouvoir me redresser et tendre ma main vers elles, m'en saisir. J'aimerais comprendre. J'aimerais être assez forte pour faire face. Mais je ne l'ai jamais été. Je saisis tout ce qui pourrait être de cette force qui me manque tant. Quand je la lève, ma main me paraît de plomb. Je tremble encore, mais mon bras se tend. Suffit-il de vouloir? Un simple désir. Mes doigts sont si proches. Je pourrais toucher les verres... mais... je ne peux pas. Non, je ne peux pas! Je crie, j'ai un recul violent. Non! Non! Je ne peux pas. Je ne peux pas. C'est trop attendre de moi. J'ai l'impression d'être écrasée par ces espoirs — mêlés de mon propre désespoir qui en découle. Je me lève comme dans un saut. Ma glisse sur la clenche; mon corps pèse tout contre la porte; je tombe presque au dehors. Désorientée, je cours là où me mènent mes jambes. Ma tête m'exhorte la fuite, mais la douleur reprend mon corps.

Je ne sais combien de pas plus loin je me suis effondrée. J'ai le cœur dans la gorge. Le sang me bat aux tempes. Les larmes coulent, j'éclate. Mes sanglots sont entrecoupés de cris. La pression des ans se libère dans l'implosion. J'ai si peur. Je suis mauvaise. C'est injuste. Pourquoi? Qu'est-ce que j'ai fait? Maman. Harumi. J'ai froid. J'ai si froid.

Si froid.
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Message  Warui & cie Mar 17 Mai - 19:07

Warui voulait bouger. Voulait marcher vers Niiz. Sa volonté y était mais son corps ne voulait rien savoir. Elle voyait les images dans sa tête mais elle ne bougeait pas. Ses bras ne voulaient pas se lever, ses jambes ne voulaient pas la supporter. Ses jointures lui faisaient mal. Elle ne pouvait le nier. Elle avait frappé Niiz. Elle qui s'était juré de ne jamais frapper ses enfants ou sa famille. Au contraire de Niiz, elle ne ronronna pas. Elle écouta plutôt le ronronnement de Niiz pour se bercer.

Face à Niiz, Raine attendait patiemment comme une statue. La renarde attendait que Niiz prenne les lunettes pour s'en retourner vers sa maîtresse. Au lieu de ça, Niiz recula et chercha à sortir de a forge. Raine la suivit jusqu'au seuil de la porte, incertaine. Niiz s'éloignait. Le cri poussé par sa nièce pinça Warui dans sa poitrine, l'empêchant de bien respirer, retenant ses sanglotsmalgré la boule qui la brûlait dans sa gorge. La Farïd Bleu tremblait des épaules. Froid... les dernières braises s'éteignirent. Il faisait froid. Elle détestait le froid. Trop de mauvais souvenirs. Un pays blanc, des montagnes partout et la duleur, la faim, la fatigue... le froid... Warui se releva, tremblotante. Arrivée au seuil, elle s'y accota pour trouver un appui. Niiz... Warui reprit ses lunettes du cou de Raine et commença à courir à la suite de sa nièce. Un orage se préparait, les nuages avaient noircis. Elle détestait les orages. Elle avait peur des éclairs.

Niiz! Un peu plus loin! Warui se précipita vers elle pour la prendre dans ses bras quand un éclair se fit voir. Warui poussa un cri de frayeur et s'accroupia, serrant Raine, l'étouffant presque, la queue enroulée autour de son corps. Elle se recroquevilla encore plus quand un autre flash de lumière apparut. Warui haletait. Elle ne pouvait plus bouger. Elle avait trop peur. Elle cherchait un abri du regard mais à part des arbres il n'y aait que le palais et il était trop loin à son goût. Et se cacher près d'un arbre était dangereux. Ça allait être mouvmenté aujourd'hui.

"Maman....." gémit Warui en pleurs.
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Déesse du Combat/Renard Noir

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Message  Niiz Mar 17 Mai - 21:20

Le roulement sinistre du tonnerre sur le dos des nuages fit vibre l'air alentours — un grondement profond s'en échappe — et sur leurs ventres qui pommellent lourdement le ciel, on peut alors voir la course d'éclairs, comme perdus, jetés çà et là dans l'Ether. Jusqu'alors, jamais ce spectacle ne m'a véritablement angoissée: je me souviens encore que déjà toute jeune je me postais à la fenêtre, fascinée des humeurs du ciel, cet ami lunatique. Alors, je suis effrayée, tétanisée d'entendre sa colère contre moi. Ce vieil ami se retourne contre moi, m'attaque. Comme le molosse qui referme ses mâchoires sur le bras de son maître.

Je suis impuissante, esseulée comme une paria. Jamais je n'oserai retourner à la forge: j'ai si peur; j'ai si honte. Y penser seulement me replonge dans une spirale infernale. Je me balance avec lenteur; sursaute à chaque éclair, chaque coup de tonnerre. Où suis-je? Je veux m'abriter, me cacher. Ne serait-ce qu'un temps. Je me décide enfin à retirer mes mains de mon visage, à observer le paysage tout à mon entour. Là je distingue Warui, au loin. Un frisson de glace me coule le long de l'échine: sa vision finit de me donner force. Je dois partir, m'éloigner. Je ne sais comment mes jambes sont parvenues à supporter mon poids mort, tant elles sont tremblantes. L'appui des troncs m'est nécessaire pour cheminer et m'évader. Je me laisse aller: mon inconscient me guide, retrouve mieux ma route que je ne l'aurais pu faire.
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Message  Warui & cie Mar 17 Mai - 21:31

Raine tira Warui par le bras, la trainant avec elle, la ramenant à la fois. Warui ferma la porte et la verouilla. Il faisait noir comme dans un four. Raine se laissait prendre, réconfortant sa maîtresse. Niiz... C'était tranquille. Pas un son autre que leur souffle. Il n'y avait aucune fenêtre dans la bâtisse. Elles étaient seuls, et seuls elles se consolaient. Warui ne voulait pas rester seule. Tenebrea vint la voir de lui-même. Ses deux renards avec elle, elle se sentait mieux. Elle essuya son visage et son nez. Tranquilles. Le ronronnement du tonnerre qui résonnait entre les mur. Warui aussi s'était mise à ronronner pour se calmer, se rassurer.

Elle ne saurait dire combien de temps se passa. Ses membres s'étaient relâchés, mous. Assise contre le mur, elle s'endormit. les deux renards allèrent chercher des bouts de tissus pour l'abriter, qu'elle n'attrape pas froid. La Farïd respirait doucement, calmement. Elle tomba doucement sur le plancher. Ténébre s'assied sur le comptoir et Raine alla à la porte. Ils n'étaient pas qu'animaux de compagnie, ils étaient des guetteurs. Et ils veillaient sur le sommeil de leur maîtresse.

"Tu crois qu'on devrait la réveiller une fois l'orage passé?" demanda Raine.
"Non. Laissons-là dormir tout son content... elle en a besoin..." répondit Ténébrea.
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